La Vallée de la Mort est un concept tout droit sorti de la Silicon Valley en Californie, connue mondialement pour sa création de centaines de startups technologiques par année (environ 11 entreprises par semaine!!!). Ce n’est donc pas un hasard que le terme provienne d’un parc national de la Californie, le Death Valley National Park. 

La courbe de la vallée de la mort d’une start-up est définie par la période cruciale qui s’écoule  entre le moment où elle commence à développer une idée avec son argent propre et des subventions et celui où elle commence enfin à générer des revenus. Pendant cette fenêtre de temps, il est très difficile pour les entreprises d’aller chercher du financement supplémentaire parce que leur modèle n’a pas encore fait ses preuves. Comme son nom l’indique, la courbe de la vallée de la mort est une période difficile pour les startups, marquée par un risque d’échec, ou de mort, accru.

Au début, l’accompagnement et le financement proviennent du secteur public, que ce soit avec des services de première ligne comme celui offert chez IDE Trois-Rivières ou le financement de la recherche académique. À ce stade, l’entreprise va également chercher du “love money” (argent reçu par des proches, familles, amis,etc.). Après avoir épuisé les sources de financement public et le love money, c’est là que la courbe se met à descendre… 

Pendant cette période, les startups doivent fonctionner sans aucun revenu, en s’appuyant sur leur capital initial investi. Survivre à la courbe de la vallée de la mort signifie que l’entreprise a commencé à générer des revenus suffisants pour devenir autonome avant que l’argent du départ soit complètement épuisé. Il s’agit d’une étape importante pour les entreprises en démarrage.

90 % des nouvelles entreprises qui n’attirent pas d’investisseurs pour absorber ces coûts échouent au cours des trois premières années. Le problème c’est que, la plupart du temps, les investisseurs professionnels (anges et capital-risque) n’investissent pas seulement dans une idée, mais dans un modèle commercial éprouvé et prêt à évoluer.

L’écosystème de startups est de plus en plus fort au Québec, ce qui permet de venir combler des manques de ressources grâce à des programmes et investissements public ou privé, qui viennent aplatir la courbe(elle était trop facile celle-là!). Par contre, le phénomène de la Vallée de la mort est encore présent pour la grande majorité des entreprises en démarrage.

Comment y survivre?

Premièrement, il faut certainement avoir les reins solides. Par contre, c’est loin d’être insurmontable. Voici quelques trucs pour y parvenir. Évidemment, ce n’est pas aussi simple… Il faudra beaucoup de volonté, de détermination et de débrouillardise.

• Dépensez stratégiquement vos ressources de départ; un bon plan d’action stratégique est toujours la clé pour démarrer votre entreprise. Cette étape vous permet d’estimer les coûts du projet, du démarrage jusqu’aux premières ventes. 
• Continuez de travailler; bien qu’un démarrage sera plus rapide si vous y consacrez 100 % de votre temps, il sera peut-être impossible de le faire pour les premiers mois. Garder un salaire stable pendant ce temps et travailler de soir sur la startup peut être intéressant pour autofinancer son démarrage… Mais n’oubliez pas de garder du temps pour dormir!
• Pensez à des revenus à court terme; dans le même ordre d’idées, soyez créatifs et trouvez une source de revenus on the side que vous pourriez réinjecter dans la commercialisation du projet principal. Quelque chose que vous pouvez déployer et vendre rapidement, sans trop de risques.
• Appliquez dans des programmes d’accompagnement (incubation et/ou accélération): ces programmes sont faits pour accompagner la startup lors de périodes plus critiques et pour la propulser avec ses ressources, coachs, ateliers, formations, etc. Ils sont également très précieux pour ouvrir des portes qui accélèrent le développement.
• Trouver un gros client; si vous réussissez à trouver un client qui gagnerait grandement à obtenir votre produit en premier, ça peut devenir très intéressant de développer votre produit avec lui. L’avantage pour le client est qu’il aura suffisamment de contrôle et d’agilité pour s’assurer qu’il répond à ses exigences et bénéficiera d’un support dédié.
• Faites une campagne de financement participatif; plusieurs plateformes permettent à de futurs clients de donner des dons, de précommander, d’obtenir une récompense, etc. Si votre campagne est intéressante, vous pouvez obtenir rapidement beaucoup d’argent qui vous aidera à continuer votre développement.

Top 10 des campagnes à plus grand succès. 

La plateforme québécoise La Ruche peut être une option très intéressante.

• Échangez des services; Le bon vieux troc peut être utile lorsque vous êtes dans des situations financières précaires. Gardez l’œil ouvert, il se peut que vous voyiez des opportunités d’échanger vos services contre d’autres entreprises qui vous permettraient d’avancer dans le développement de votre startup.

Heureusement, le coût de développement technologique est beaucoup plus bas qu’autrefois. Évidemment, ça demande des skills un peu, mais il y a moyen de se rendre à une preuve de concept intéressante sans dépenser des millions. Les applications logicielles qui nécessitaient autrefois une équipe de 10 personnes peuvent désormais être réalisées avec la méthodologie de développement Lean par deux personnes en quelques mois.

Par contre, la profondeur de la vallée est toujours aussi creuse, compte tenu des coûts élevés de marketing, de production et de vente. 

Seuls les plus engagés, déterminés et débrouillards traversent la vallée de la mort, mais c’est loin d’être impossible. C’est ce qui détermine les vrais entrepreneurs qui sont capables de gérer les risques et de faire preuve de leadership.